• Isabeau de Porcelet

     Ameline
    Je suis Damoiselle Ameline, la plus jeune de toute la manade de messire Guilhem (enfin il y a bien sa fille de 5 ans , mais elle ne travaille pas encore ....) ! Mon père Roland est tailleur de pierre et ma mère Adèle est Brodeuse. Ils habitent aux environs de Saint Quentin, là où il y a une société artisanale. Quant a moi je suis Potière et je vais souvent chercher ma terre dans les carrières environnantes que j’extrais et travaille afin de pourvoir en tirer des pièces nouvelles sur mon tour à pied...

    Mon métier consiste a produire des poteries utilitaires pour les villages que nous traversons, pour notre seigneur Guilhem de Porcelet et bien entendu pour toute personne qui peut payer, en écu de préférence !! Il est fréquent que je façonne la vaisselle pour la taverne de Freval, l’intendant de la maisonnée... Je n’ai jamais bien su qui était le responsable de toute cette casse : le fait de souvent voyager ou les fréquentes bagarres (surtout quand Freval a un coup d’hypocras en trop).

    Ma production est constituée de différents ustensiles : plusieurs sortes de pégots, pichets, cruches, gourdes, verres, chopes,gamelles, bols....

    Il doit bien m’apprécier Messire Guilhem, car du travail et du tracas j’en fournis dès qu’on lève le camp ; il n’est pas facile de transporter tout mon matériel : tour à pied, kilo de terre...

    ou alors je lui rapporte un peu plus d’écus que ses reliques ???

    Ameline

    Ameline

     


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  • Isabeau de Porcelet

    Roland dit Casse Cailloux
    Je me nomme Roland et je suis né vers l’an 1173 en Provence (encore rattachée au Saint Empire Romain Germanique) du coté du pays d’Arles, où, parmi toutes les familles de chevaliers vassi urbis Arelatensis, réside l’une des plus puissantes d’entre elles, les de Porcelet.

    Je suis l’aîné d’une famille d’artisan libre. En effet, mon père est tailleur de pierre Lombard, il est venu travailler avec quelques compagnons sur les nombreux chantiers d’abbaye, qui emploient entre autres, leurs propres moines convers pour l’édification de leurs temples. Il y a tant de travail que les abbés font appel en plus, à de la main d’œuvre qualifiée pour la construction de leurs édifices religieux. Les maçons Lombards sont des tâcherons très appréciés pour leur savoir et leur savoir faire et offrent leur services contre rémunération.

    Moi, et bien comme toute ma famille, je suis mon père dans ses voyages ; c’est pour cela que je suis né en Provence car cette année là mon père travaillait dans le pays d’Arles, et plus précisément à Saint Gilles. Il faut savoir que sous l’influence du pape Grégoire VII, le monastère de Saint-Gilles est rattaché à Cluny. Il connaît, en ce temps-là, une période de grande prospérité. Cette protection et les reliques assurant de bons revenus à la communauté, un projet de construction d’une nouvelle église est alors lancé. Ce chantier se déroule essentiellement au XIIe siècle, époque à laquelle est sculptée la façade. Et c’est sur ce premier chantier que mon père officie en temps que tailleur de pierre. Il fait la rencontre sur place d’un manouvrier, le père de Freval qui deviendra plus tard l’intendant de Guilhem de Porcelet.
    Le monde est petit, parfois !!!!

    En 1188, alors que les de Porcelet battent dans une guerre privée la maison de Fos, victoire qui leur permet d’agrandir leur domaine dans le pays de l’étang de Berre et dans la ville d’Aix, je suis comme à notre habitude notre père toujours employé par les bénédictins résidant en pays d’Arles. Cette fois c’est à la construction du cloître de l’abbaye Saint-Pierre de Montmajour, abbaye bénédictine fondée en 948, à environ quatre kilomètres au nord-est d’Arles au milieu de terres marécageuses données aux religieux, que le chantier se déroule et ce pendant de nombreuses années (le cloître est construit de 1140 à 1290). Et c’est dans ses murs rassurants, au milieu des convers et des artisans libres du chantier que j’apprends le métier, auprès de mon géniteur, sous le statu de "Lapin" (apprenti tailleur de pierre).

    Dans cet abbaye qui deviendra l’une des plus riches de Provence, j’y ai tant appris : j’ai vécu là bas mes plus belles années aux rythmes du chantier. Les hivers, qui ne sont pas propices au travail en plein air, les tailleurs de pierre se retrouvent sous la loge pour continuer leur tâche. Les travaux dans les carrières sont arrêtés. Les blocs acheminés sur le chantiers de l’abbaye sont transporté sous la loge. Là, à l’abri des intempéries, les tailleurs de pierre, à l’aide de molles et autres gabarit continuent leur travail. Les pierres seront prêtes à être appareillées pour le retour des beaux jours. Profitant de ce répit, j’étudie l’art du tracer, la géométrie et les règles de construction Pythagoriciennes. De longues heures de pratique me permettent de m’affranchir de mon statu d’apprenti. L’étude des tracés à l’aide de la corde à douze nœuds m’amène à concevoir des volumes dans l’espace, à jongler avec les angles droits et à aborder les figures complexes des arcs dessinant les voûtes en plein cintre, typiques des espaces harmonieux des constructions Romanes. Mais la géométrie, n’est pas la seule de mes préoccupations : Lire et écrire, compter et s’adonner à l’arithmétique est tout aussi capital pour un jeune tailleur de pierre. Conscient que mon travail doit se nourrir d’aptitudes intellectuelles et de compétences multiples, je ferai tout ce qu’il m’est possible pour devenir un imagier respecté et pourquoi pas devenir maître d’oeuvre, maniant virga, et archipendule sur un chantier dédié à la construction de cathédrales.

    Mais dès que les jours rallongent, la vie de chantier reprend de plus belle et me laisse peu de temps à mes rêves : je retrouve d’autres artisans : hûchiers, charpentiers, maçons et tailleurs de pierre tous unis dans un effort collectif pour assembler les pierres qui donneront vie au cloître du monastère. C’est en répétant jours après jours les gestes de la taille, maniant le taillant et la polka, que je dresse les faces une après une de centaines de pierres ...

    Deux années de labeurs !! Nous sommes en 1190 et Philippe Auguste se joint à Richard d’Angleterre pour la troisième croisade en terre sainte ! j’ai ouï dire que Fréval, le fils d’un très bon ami de mon père est parti combattre les infidèles. Moi je ne pense pas à ces choses là, je ne rêve que de bel ouvrage et préfère manier maillet et ciseaux qu’épées et bouclier. Pourtant je suis sur que la même foi nous anime : se mettre au service d’une juste cause ! L’un au service de Dieu en luttant contre les infidèles, l’autre, au service de Dieu aussi, en construisant à sa gloire de nouvelles nefs de pierre. Et les chantiers dans le pays d’Arles ne manquent pas. Mais c’est aussi une années triste car mon père meurt, me léguant ses outils, on savoir et me confiant une dernière tâche : continuer dans cette voie.

    Bien des années ont passées depuis, je me suis mariée à ma belle Adèle et ai eu l’immense bonheur d’avoir une petite Ameline ... Lorsque, en 1206, le bruit court que Sire Guilhem de Porcelet cherche un maître bâtisseur pour diriger le chantier de sa modeste demeure seigneuriale. Nous sommes à la foire de Saint Gilles, Messire Guilhem de Porcelet et Dame Isabeau rencontrent Ameline venue vendre ses charmantes poteries. Je ne suis pas loin de ma petite potière, et entre nous, deux hommes de conditions sociales éloignées, s’établit rapidement une relation respectueuse : Nous ne croyons pas aux coïncidences, nous savons que la main de Dieu façonne nos destins, Guilhem ne peut concevoir de ne pas me revoir : Moi le fils d’un artisan qui a travaillé pour sa famille en l’église des Porcelet, moi le fils d’un homme très ami avec le père de Freval, son homme de confiance. Dieu a décidé de nous mettre sur la même route, et Guilhem décide que nous ferons un petit bout de chemin ensemble, et c’est ainsi que je suis devenu le maître d’ouvrage de messire Guilhem de Porcelet.
     

     

     


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  • Isabeau de Porcelet

     Eileen Mc Cullen
    Fille unique d’un riche cirier écossais, Angus Mc Cullen, et de son épouse Jaquine, fille d’un armateur provençal, Eileen est née en 1173 dans un petit village du Sud Est de Écosse où ses parents avaient fait halte afin de s’approvisionner en cire d’abeille, matière première nécessaire à la fabrication des cierges de qualité.

    Curieuse et douée dans beaucoup de domaines, Eileen apprend aussi bien l’art de tenir les comptes et les rudiments des langues les plus utilisées dans le commerce. Dès son plus jeune âge les techniques de fabrication des cierges et des chandelles n’ont plus de secret pour elle, et pour cause : Avant de lui laisser un jour prendre son envol, à son intention seule ses parents ont rédigé un opuscule, afin de lui transmettre leur savoir. Ce savoir même reçu par le père de son père qui lui même le tenait de son père ;...

    En suivant son père de monastère en église, elle acquiert également très vite les techniques de tout bon commerçant et sait se faire payer comme elle l’entend : les moines et les ecclésiastiques sont en effet les plus gros consommateurs de cierges, et n’hésitent pas à payer à prix d’or (et parfois même en copies d’ouvrages anciens !!!) la lumière divine ! C’est d’ailleurs dans l’un de ces manuscrits qu’Eileen découvre les récits des premières croisades et les descriptions des lumières d’Orient.

    Rêveuse et aventurière par naissance, elle décide en 1202 de quitter son île natale afin de se rendre à Marseille pour tenter d’embarquer sur l’un des navires de son grand père en partance pour la Terre Sainte. Pour cela, elle n’hésite pas à se joindre à une caravane de marchands ambulants de retour des fêtes de Champagne. Eileen n’a pas l’habitude de perdre son temps et profite de ce long périple qui lui fait traverser la France pour parfaire son art par l’ajout de simples dans la composition de ses cierges, mais aussi pour faire son apprentissage rudimentaire (mais efficace) du combat à l’arme blanche.

    Un an plus tard, elle parvient enfin à Marseille. Attirée par la grandeur de cette ville (et surtout par la mâne que représente toutes les églises qui s’y trouvent), Eileen décide de s’y installer et fait fî de ses projets en Terre Sainte. Elle acquiert bientôt une certaine réputation dans le commerce des cierges et autres chandelles.

    Un soir, alors qu’elle était venue commercer avec les moines de l’abbaye de St Victor, elle fit la rencontre fracassante d’un nobliau de Cabriès : Guilhem de Porcelet. Il faut bien dire que cette rencontre faillit mal tourner et qu’il s’en fallut de peu pour que Dame Isabeau ne se trouvât sans mari. Afin de la remercier du mauvais pas dont elle l’avait tiré, Guilhem lui présenta sa maisnie. L’effet fut immédiat : des amitiés se nouèrent et depuis lors, Dame Eileen, comme elle aime se faire appeler, éclaire de ses lumières les veillées et autres banquets de Messire Guilhem. A l’occasion, son art sert aussi à ouvrir les portes de certains monastères, ce qui peut s’avérer bien utile lorsqu’on recherche des reliques ! (mais ceci est une autre histoire...)

     


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  • Isabeau de Porcelet

    Freval, l’intendant de la maisnie
    Lorsque les gens me demandent qui je suis, je leur réponds toujours : « Je suis Freval de la Nerthe, intendant de messire Guilhem de Porcelet ». Mais attention « de la Nerthe » n’est pas un titre, non c’est juste que je viens du pays de la Nerthe ; d’ailleurs je ne sais même pas si j’ai un nom… on ne me l’a jamais demandé.

    Ma mère Fernande était une bonne mère, elle nous a bien élevés mes frères et moi ; mon père Laurent était un bon père, avec lui nous n’avons jamais eu faim ou froid. Il était manouvrier à l’abbaye de Saint Victor à Marseille et pendant l’année 1163 on lui demanda de partir pour Arles, il y a du travail dans l’église des Porcelets, et ce, pour quelques années ; notez bien le nom de l’église, elle est importante pour moi. Je suis ainsi né en chemin, entre Marseille et Arles, dans le pays de la Nerthe.

    Plus tard vers mes 15 ans, un de mes oncles qui n’avait pas d’enfant appela un de ses neveux, moi, afin d’apprendre son métier pour, peut être, reprendre sa suite : il avait une petite taverne près du port de Marseille. C’est ainsi que j’ai appris à compter, à reconnaitre les mots et les représentations de certains aliments ou plantes, mon destin aurait pu être tracé si… si je n’étais pas « un fort en gueule » et un brin chahuteur. Et un jour arriva ce qui devait arriver : je n’ai pas frappé les bonnes personnes. Nous sommes en 1191, et mon oncle, en voyant les navires affrétés pour le roi d’Angleterre, Richard cœur de lion, qui part en croisade, me dit qu’il a négocié avec un marin et que je partirai avec. Si j’aime me battre, autant que ce soit contre les infidèles !! J’avoue que j’ai vite appris à tenir une épée, le style n’y était peut être pas mais ma corpulence était une bonne alliée.

    Dans la prospère cité de Saint Jean d’Acre, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme dont je n’oublierai jamais le nom : Guilhem de Porcelet : il porte le nom de l’église où mon père a tant œuvré et je le rencontre en Terre Sainte, c’est la main de Dieu ! D’ailleurs, je suis sûr que c’est encore un geste de Dieu lorsque bien des années plus tard, en 1203, je le revois cette fois à Marseille : j’ai repris l’affaire de mon oncle avec une petite fille qui est sûrement la fille que je n‘aurais jamais. Guilhem me raconte alors ses affaires, sa vie et me présente son épouse Isabeau, une femme intelligente et cultivée. Puis Guilhem me demande si je veux rejoindre sa maisnie, il a besoin d’un intendant et préfère un homme de confiance et « comment ne pas avoir confiance en l’homme qui me sauva la vie alors que je n’avais que seize ans ? » Dieu m’a fait croiser deux fois le chemin de cet homme, et je crois sincèrement que cela aurait été un péché de refuser de l’accompagner. Depuis je suis toujours son intendant.

    Freval de la Nerthe

     


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  • Isabeau de Porcelet

    Yvain dit Pass’Temps
     Je m’appelle Yvain. Je suis né en 1168 dans une haute vallée des Alpes, dans le fief des Bérard de Meyronnes. Ma famille était installée au bord d’un torrent et vivait durement cultivant le blé pour le pain, élevant les moutons pour la laine, la viande et les peaux et préparant les fustes de mélèzes qu’on descendait l’été comme bois de construction, pour les bâtiments et les bateaux sur les côtes de Provence.

    Lors du pèlerinage à Saint Ours en 1190, j’apprends que le Roi de France Philippe Auguste part à la Croisade contre les Infidèles en Palestine. Je décide avec quelques compagnons de le rejoindre. Partant seulement avec quelques outils transformés par le forgeron pour les rendre plus efficaces, j’y apprendrai le combat avec des armes longues, et même à me servir d’une arbalète !

    A côtoyer d’autres soldats j’y apprendrai aussi les règles particulières de l’héraldique. Nous irons avec le Roi jusqu’au siège de Saint Jean d’Acre et voudrons poursuivre le pèlerinage jusqu’à Jérusalem. Mis dans l’impossibilité d’y parvenir, nous ramènerons tout de même une sainte relique : un morceau de la Vraie Croix. Pendant cette période, je m’adonnais à mon grand plaisir, en jouant à des jeux de chez nous, d’autres communs à plusieurs pays d’Europe et certains encore appris en Orient dont je ramènerais même un exemplaire.... C’est pendant le voyage du retour, sur un bateau génois, que je rencontrerai Guilhem de Porcelet, un petit seigneur de Provence.

    De retour chez nous, nous plaçâmes la relique non pas dans notre chapelle au Hameau des Mats, dédiée aux travailleurs du bois, mais plutôt dans celle du Hameau des Payans qui rassemblait de "mauvais chrétiens" qui vivaient dans ces hautes vallées où la marque du Comte de Provence était moindre et où les gens étaient un peu plus libres.

    Mais pour avoir goûté à la grandeur du monde et à la clémence des hivers sans neige, je me décide, après la grande foire de Seyne, à redescendre vers la côte. C’est au cours de ce périple que je vais retrouver Messire Guilhem de Porcelet qui voyage avec sa maisnie en Provence. J’entrerai à son service à titre de miles, fort de l’expérience acquise aux cours des années de la Croisade, entre 1191 et 1193.

    Yvain

    Yvain

     


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